A quoi sert la Dépression ? Chapitre II.

Psychothérapeute Dépression Paris. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

La Dépression, Chap II.

Or une des raisons pour laquelle le phénomène s’enferme dans le temps est justement parce qu’il n’est d’emblée pas accepté, et souvent pas acceptable. C’est souvent le cas socialement car le moment de dépression est vécu comme un moment de faiblesse et de vulnérabilité qui est donc aussi mal vu. Ce à quoi se rajoute la peur d’entrer dans quelque chose dont on craint que cela ne fasse qu’empirer les choses, et on peut même fantasmer de devenir un grand déprimé chronique comme on en a vu dans notre entourage ou comme on en parle dans les journaux. Dans les cas de situation de survie immédiate sur une longue durée (la guerre par exemple..) il n’est tout simplement pas possible de vivre son moment de dépression tranquillement, et plus tard, lorsque la situation est enfin plus calme, on peut avoir enterré beaucoup trop de choses pour laisser émerger la souffrance, la tristesse et la dépression.

L’individu lutte contre le processus de dépression et refuse secrètement son avènement plus complet qui, même s’il amènera son lot de turbulences intérieures, est le seul moyen d’arriver à une plus grande harmonie pour continuer son chemin de vie. On trouve alors un type de personne qui n’en a pas forcément l’air, mais mène, même sans le savoir, une lutte quotidienne contre la dépression, cet événement si hautement inacceptable. Pour certains il se peut que l’effondrement se produise alors soudainement enfin à un moment inattendu qui les rend particulièrement démuni et les fait entrer dans un processus qui déraille et qui se renforce par le fait qu’il produise encore plus d’inacceptable…. cela devient un cercle vicieux, plus je lutte contre ma dépression, qu’elle soit manifeste ou refoulée silencieusement en moi, et plus je la renforce car s’opposer à un phénomène naturel aussi capital que celui-là peut devenir avec le temps hautement contre-productif.

Quelquefois encore, la personne est de plein-pied dans sa dépression, elle a donc déjà franchi un cap et fait une partie du chemin mais ne peut pas « en sortir » et aller plus loin. Car sans accompagnement conscient le sens de cette dépression lui échappe et au lieu de servir à préparer le printemps, c’est un hiver éternel qui s’installe et rentre en résonance avec un usage croissant d’antidépresseurs. La personne reste bloquée dans sa souffrance et dans cette pause qui n’en finit plus de durer, car sinon cela signifierait une acceptation plus globale de sa situation de vie, et de ce qui lui arrive, de certaines impasses ou traumas dont il faut prendre conscience, et quant il s’agit de mort, de maladie ou d’abandon, il s’agit par excellence souvent de phénomènes hautement in-digestibles dans notre société. Certains traumas sont encore plus profonds, quelquefois intra-utero, voire transgénérationnels, ce qui rend pour la personne le passage vers autre chose encore plus difficile surtout quand du coup elle ne sait pas vraiment de quoi elle serait censée faire le deuil.

On le voit, « sortir » d’une dépression n’est pas ici une question de volonté, personne n’a consciemment envie de rester en dépression. Il s’agit avant tout d’une question de cadre (historique, social, culturel, religieux) et d’accompagnement. Accepter la dépression comme phénomène naturel peut changer la donne et permettre non plus de lutter contre, mais plutôt d’essayer de comprendre pourquoi le phénomène se maintient sans pouvoir se réaliser et s’accomplir normalement. C’est un peu comme si on entrait dans l’hiver, événement naturel des cycles de la vie, sans pouvoir le traverser pour arriver normalement aux portes du printemps. On ne lutte pas contre l’hiver, on l’accepte, on l’apprivoise et on le traverse…

La différence se fait alors non seulement dans le fait de pouvoir enfin sereinement vivre sa dépression, sans contrainte, culpabilité et tabou, mais surtout de le faire dans un cadre et dans un partage qui l’autorisent et l’accompagnent comme un phénomène initialement naturel et nécessaire, qui s’est transformé en un mécanisme vicieux qui tourne à vide et est particulièrement dispendieux en énergie vitale.

(à suivre… « la dépression » Chapitre III)

A quoi sert la Dépression ? Chapitre I.

Psychologie de la Dépression. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

La Dépression, Chap I.

Quand on parle de dépression, on l’associe généralement à des représentations extrêmement négatives et donc à une situation de vie que l’on a principalement envie d’éviter. Pourtant il peut être intéressant de rappeler qu’en psychologie le phénomène de la dépression est un phénomène normal du fonctionnement humain qui nous accompagne de manière régulière tout au long de notre vie. Il s’agit d’un mécanisme qui accompagne les différents changements de notre existence, et le phénomène peut être d’autant plus marqué que le changement est important.

La dépression est partie intégrante du mouvement du deuil consécutif à une perte, mais il faut considérer que la perte est aussi présente lorsque l’on réussit ou que l’on obtient quelque chose de nouveau et de positif. Ainsi lorsqu’on a passé un certain temps et mobilisé de l’énergie et de l’attention dans la réalisation d’un objectif, l’obtention de cet objectif (examen, mariage, nouvel emploi, nouveau statut, donner naissance, etc.) marque aussi souvent le passage d’un moment de sa vie où de l’ancien, du connu, va devenir  petit à petit du nouveau, de l’inconnu dont on ne maîtrise pas toujours très bien le contenu et ses conséquences.

Même s’il à été voulu, le passage du connu vers l’inconnu lié à la nouvelle situation peut être aussi vécu au moins en partie et plus ou moins consciemment comme une perte, et donc entraîner un moment dépressif. Il s’agit alors d’un moyen très efficace de notre psyché pour nous permettre de faire de manière la plus équilibrée possible le deuil de notre ancienne vie, c’est-à-dire accompagner la transformation dans notre évolution en vivant un moment de stand-by où il est impossible de faire autre chose que de s’isoler et de vivre tranquillement son apathie, ou sa tristesse, sous la couette, chez soi, dans un environnement protégé, où il n’y a pas forcément quelque chose à faire, juste à laisser la transformation s’opérer. À un moment ou un autre le passage se fait et l’on est prêt alors à vivre la suite.

Bien sûr, tout cela est d’autant plus valable pour une situation de changement non souhaitée (accidents, morts, perte d’emploi, séparations, échecs, etc.). Mais il peut prendre une plus grande ampleur car il a une plus grande chance de ne pas être accepté. Car, faire le deuil, c’est accepter de se laisser traverser par ce moment de dépression qui va aider à faire le passage, donc c’est aussi apprendre à accepter la situation. Moins il y a de freins, et plus harmonieusement se font l’intégration et la possibilité de rebondir et de tirer le meilleur parti de ce passage de vie.

Le problème survient lorsque quelque chose dans ce passage de vie est innacceptable, alors le phénomène naturel de la dépression s’enkyste, il ne passe pas et commence à prendre toute la place, dominant petit à petit tous les autres phénomènes naturels qui ont eux aussi leur place dans le fonctionnement de la vie d’un humain. La dépression en équilibre dans le temps avec tous le reste n’est pas un problème, il le devient lorsque le système se bloque et devient une fin en soi, et non plus un passage.

(à suivre… « La dépression », Chapitre II)

A quoi sert l’Angoisse ? Chapitre I.

Gestion de la Peur, Apprivoiser notre Angoisse. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’Angoisse, Chap I.

De la même manière que la douleur nous avertit que quelque chose se passe dans notre corps, l’angoisse est là pour nous avertir que quelque chose se passe dans notre existence. Et comme la douleur, l’angoisse est d’autant plus grande que le problème est important, voir profondément enraciné dans l’existence de la personne.

Mais, de même qu’avec la douleur, nous avons plutôt tendance à vouloir la fuir ou la faire taire, d’autant que son intensité peut aller de la simple gêne à des sensations insupportables. Comme pour la dépression on va donc avoir tendance à « lutter contre » alors qu’il s’agit avant tout d’écouter. Mais souvent il s’agit de commencer à écouter quelque chose qui ne l’est pas depuis bien longtemps et dont la proportion a augmenté petit à petit, consciemment ou en silence, pour finir par ressortir tellement bruyamment qu’écouter semble paradoxal, voire impossible, et souvent complètement irrationnel.

Mais que veut dire écouter son angoisse ?

L’angoisse peut se voir comme un agglomérat d’informations émotionnelles qu’il va falloir réapprendre ou tout simplement apprendre à débroussailler, pour en clarifier les différents éléments pour pouvoir enfin mieux les intégrer. Il s’agit d’informations sensorielles et émotionnelles inconscientes accumulées dans l’enfance et l’adolescence où il n’a pas été possible à ce moment-là d’en faire quelque chose d’assimilable en conscience.

C’est un peu comme si vous avaliez trop vite un trop gros bol de nourriture qui vous resterait alors coincé dans la gorge ou dans le ventre car impossible à faire passer, à digérer, à métaboliser. C’est d’ailleurs souvent là, sur le passage du tube digestif, gorge, plexus solaire, poitrine, ventre, intestins, que l’on ressent les effets de l’angoisse.

Selon les uns ou les autres, il s’agit d’une boule dans la gorge ou dans le ventre, un étouffement au niveau de la poitrine ou du coeur, une pression ou un poids sur le plexus solaire, des sueurs soudaines ou les mains moites comme des mains qui se mettraient secrètement à pleurer ou à trembler. Et enfin le ventre, ou les peurs secrètes, peuvent avoir toute sorte d’effets secondaires indésirables.

Peurs, anxiétés, angoisses, attaques de panique, ici tout est lié avec des niveaux de puissance variés, jusqu’à la tête qui tourne, les vertiges, la perte de repères et enfin la perte de conscience qui serait le moyen ultime de disjoncter quand la pression émotionnelle consciente ou inconsciente devient trop forte.

Une fois que l’on accepte d’aller voir de plus près le contenu de ce « Glougi Boulga » douloureusement indigestible, la clarification progressive des différents fils de cette pelote d’angoisse aide considérablement à en réduire l’intensité. Individuellement les informations en question deviennent potentiellement bien plus faciles à digérer que lorsqu’elles sont ainsi réunies en masse informe et inidentifiable si ce n’est sous le nom générique d « angoisse ».

Bien sûr, comme pour apprendre à nager il ne suffit pas de se jeter à corps perdu au milieu du point le plus profond de la piscine, et s’il est bien plus intéressant d’apprendre à apprivoiser l’angoisse que chercher à lutter contre, il n’en est pas moins nécessaire de faire l’apprentissage de cette approche de manière progressive. Là encore un accompagnement sécurisé dans une relation de confiance est capital pour la bonne réussite de l’entreprise…

à suivre… « à quoi sert l’angoisse » Chapitre II

P.A.M

Contes pour l’Enfant Intérieur. Polo Aime l’Eau !

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. "Polo aime l'eau", Conte pour l'Enfant Intérieur.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Polo est un manchot, il vit dans le Grand Pôle. Au cœur de l’hiver dans le fond de son âme, il se tient bien au chaud, avec pour seul compagnon son imagination. Polo est un rêveur, il vit au fil de l’eau. Sa tête est pleine d’idées, de refrains et de mots. À la source de ses rêves, quand il s’en va baigner, la chaleur sur sa peau lui fait tout oublier, ses ennuis et ses difficultés.

Polo aime l’eau, ce qu’il n’aime pas c’est la neige, le froid et les marches forcées. Sur terre, on rigole on bouscule et on crie, les vivas, les bravos, ça n’est jamais pour lui. Il se sent maladroit, bancal, de travers. Il n’est pas à sa place, il ne sait pas quoi faire.

Mais dans l’eau au fond de son cerveau, il est le plus rapide, le plus fort, le plus beau. Dans le lit de la mer, il est comme un joyau. Il peut se voir grandir dans le cercle des mots, en se balançant dans le berceau des flots. Dans ce ventre caché, loin des futilités, il cueille avec plaisir toutes les fleurs du temps pour s’en faire un bouquet qu’il offre à ses souvenirs.

Dans son cœur, dans sa tête, Polo est un poète. Il a l’air d’un marin, quant il met sa jaquette. Il rêve d’aventure et de pays lointains, en compagnie des vents et tous les goélands. Sur les plus gros bateaux qui vont en Amérique, il s’en va conquérir l’Asie et toute l’Afrique. Il fait mordre la poussière à ceux qui cherchent la guerre. Il est l’ultime héros, le seul, le vrai, l’unique. Dans le territoire des morts, il provoque les plus forts. À la pointe de ses rimes, il leur tord la tête, en fait des cacahuètes. Devant sa volonté tous n’ont plus qu’à plier, le ciel et l’univers n’ont plus qu’à se taire.

Il tutoie le dieu des mers qui le tient en haute estime. Marine est sa fille qu’il a séduite sans peine quand avec ses chansons il lui a dit « je t’aime ». Requins et marsouins s’écartent de son chemin, chez les pingouins du Sud on l’appelle « le Saint ». Polo a rencontré Sushi, le plus grand sage du monde, lors d’un de ses voyages. Ils se sont beaucoup écrit, ils se sont bien compris, ils sont devenus amis…

Mais Ici, dans la colonie, il ne sait pas pourquoi, personne ne le croit. À chacun de ses propos, on le traite de rigolo… « Rigolo Premier, Roi des Manchots ! », voilà le sobriquet qu’il s’est vu attitré. Pauvre Polo, pauvre manchot, si seulement il pouvait, dans sa tête et son cœur, les faire tous voyager. Alors ils verraient, alors ils sauraient… tous ses trésors cachés, tout cet amour masqué. Derrière l’image de ce grand maladroit, derrière ce nez pas très droit. Derrière ce ventre un peu dodu, et cette démarche un peu tordue. Sous ses petits bras un cœur bas… Un cœur de Vainqueur, un cœur de Seigneur, que quelques malheurs ont bloqué dans la peur. Polo n’a pas confiance, on n’lui a pas appris, il s’est élevé tout seul, sans un Grand, sans appui. Il s’est donc inventé une autre destinée en attendant qu’un jour on vienne le chercher.

Polo aime l’eau, mais ne sait pas nager. Il a peur de couler et ne peut qu’imaginer. Y faudrait pas grand-chose, arrêter d’l’ignorer, arrêter d’rigoler, et puis l’accompagner… Y faudrait pas grand chose, qu’il arrête de s’mentir, qu’il ose enfin sortir et qu’il y prenne plaisir, plutôt que de s’enfuir.

Polo n’est pas idiot, à bien y réfléchir, quelle que soit son histoire, il découvre depuis peu qu’il lui suffit d’y croire. Quelque part sans le savoir, il s’est déjà offert le plus beau des miroirs. Tous autour de lui, ils le savaient déjà, il pouvait être drôle et Roi, tout à la fois. Il n’a plus qu’à choisir et puis pour commencer s’il ne sait pas parler… se mettre à écrire.

Depuis qu’il sait tout cela, Polo est devenu très beau, il s’est même vu grandir, toujours au fil de l’eau. De très nombreuses oreilles aiment ce qu’il a à dire, il commence à plaire et devient même populaire. Plusieurs de ses voisines, veulent être sa copine, mais dans ses yeux, il y a Pola, quand elle est là, Polo, il a plus froid….

(à lire… « Gaspard le Hérisson », Contes pour l’Enfant intérieur)

Contes pour l’Enfant Intérieur. Sushi le poisson rouge d’Albanie !

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Contes pour Enfant Intérieur.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Sur le bord d’une fenêtre, Sushi le poisson rouge se tortille dans son bocal rond. Il est loin de chez lui, loin de sa maison en Albanie. De là-bas il a fui, loin des affronts et des ennuis, de ses amis aussi et de son ancienne vie. Il tourne en rond et se souvient de son copain Gaston le thon. Sacré blagueur, sacré bagarreur, Gaston de son cœur.

Sur un même cargo pêché du matin ils s’étaient rencontrés. D’avant cela notre Albanais n’a aucun souvenir. Dès le début, alors petit esturgeon, il avait trouvé protection sous la nageoire du gros poisson qui lui évitait les bastons, les coups de bâton. Dans les mêmes filets ils avaient ainsi traversé la Baltique. De là après un grand plongeon et une escapade rocambolesque, ils s’étaient réfugiés dans un cabaret miteux du port de Zagreb. Gaston y avait ses affaires, mais rien n’est gratuit, et pour survivre Sushi avait travaillé aux cuisines. Nourrir tous ces marins affamés n’avait pas été une mince affaire, il fallait donner de soi. Sur le registre du port, Gaston s’était fait passer pour un membre de  la  famille de Sushi, son Thonthon. Chaque jour pourtant il grandissait, ses formes rouges apparaissaient, le subterfuge disparaissait. Une sardine à l’huile de la police secrète lui fit des misères, une sale affaire. Sushi dut partir pour ne pas mouiller Gaston.

Le voilà de nouveau sur la route. Sur le chemin il croise Vanille une anguille, à peine plus âgée, il tombe amoureux, ils veulent vivre à deux. Son corps souple et interminable le rend fou, pour elle il donnerait tout. Alors il se perd, il veut la combler, elle l’aime mais elle ne sait pas l’arrêter. Pour qu’elle ne manque de rien, il se vend, par petit bout et n’est bientôt plus qu’une ombre rouge sans limites, un trou d’amour qui se vide. Vanille n’en peut plus, elle ne peut pas l’aider, elle doit le quitter, elle doit se sauver. Sushi doit faire seul le chemin pour se trouver. Sushi veut mourir, il ne sait pas où aller, vers qui se tourner ? Dans la Baltique il veut se noyer, mais les sardines veulent l’en empêcher. Elles disent que ce sont elles qui dirigent le port et que ce sont elles qui décident qui doit vivre ou mourir. Alors Sushi s’échappe encore une fois, il se jette à l’eau.

À quelques miles de là il est repêché par Toto le bigorneau, Sushi est inconscient. Toto est âgé, mais Sushi l’apprécie, il vit dans un rocher. Toto parle peu et ne pose pas de question, alors c’est tout seul qu’il finit par se les poser, tout seul à l’abri du rocher. Qui est-il ? D’où vient-il ? Toto a des enfants et des petits-enfants, et dans sa tête Sushi se souvient cet entêtant refrain que lui chantait quelqu’un… sa maman p’tèt ben ? Et son nom d’où est ce qu’il lui vient ? Toto n’a pas les réponses. Dans cette grande famille, quand tout le monde est là, grands-parents, parents, petits-enfants, Sushi se sent bien et mal à la fois. Alors Sushi fait des bêtises, il ne veut pas qu’on l’aime comme ça, sans savoir pourquoi, après quelques mois il s’en va, sans rien expliquer.

Aujourd’hui, Sushi n’est plus un enfant, après bien des errances il est indépendant et gagne sa vie comme poisson d’appartement. Il tourne en rond dans son bocal et se souvient, si jeune il à déjà tant vécu, Gaston le thon, Vanille l’anguille, Toto le bigorneau, et quelques autres encore. Ici rien n’est plus comme avant, il se sent seul abandonné et pourtant. De sa fenêtre il entend des rires, des chants et d’autres gens. Alors il comprend qu’il est temps, ses souvenirs sont présents, ils resteront toujours vivants, mais c’est ici et maintenant qu’il doit aller de l’avant.

Depuis quelque temps, Sushi est content. Tous les soir au « Bar de la Marre » il va retrouver, Emile le hareng, Jacquot le poulpe, Isis la méduse et Elias le homard, ils se racontent leurs petites histoires et leurs grands espoirs. Et puis il y a Jeannette la fille du patron. Comme lui c’est un poisson, elle est jolie elle vient du japon, elle a des réponses pour ses questions…

(à lire… « Polo le Manchot », Contes pour l’Enfant Intérieur)

Contes pour l’Enfant Intérieur. Léon le Lion!

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. "Léon le Lion", Conte pour l'Enfant Intérieur.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Léon est en colère, et ça va coûter cher. On m’a volé ! On m’a trahi ! Qui m’a fait ça ? Qui a osé ? Il beugle, il crie, il s’époumone. Il roule des yeux, il cherche à droite, il cherche à gauche, il trépigne sur place et veut le face à face. Il ne veut rien entendre, on doit lui faire justice, on lui doit satisfaction, des excuses et des explications. C’est inadmissible, inacceptable, quelqu’un doit payer et la note sera salée.

Léon est en colère et il en est fier, devant ses cris et ses pleurs tout le monde s’enfuit, tout le monde a peur. Léon va frapper si personne ne l’écoute, ses plaintes sont fondées, il refuse qu’on en doute. Au moindre retard, il est en pétard car ils sont tous de mèche, il va tout faire sauter, si personne ne l’empêche.

Léon est en colère et ça fait déjà longtemps, mais plus il grandit et moins on l’entend. Léon est en colère mais ce n’est qu’un enfant qui devient de plus en plus méchant. Autour de lui, c’est le désert il aimerait bien quelqu’un, quelqu’un qui le tempère. Dans ses rêves il est le roi, sans foi, ni loi, il ne tolère aucune absence. C’est dans l’obéissance qu’on lui doit le respect. Mais dans son berceau, entre ses barreaux, Léon n’est qu’un lionceau et c’est dans l’impuissance qu’il guette une réaction. Léon se voit beau, Léon se voit grand, pourtant il est amer le cœur en bandoulière. Il aurait pu devenir prêtre, dans un monastère, mais Léon est en guerre, il sera militaire. Armé de but en blanc rien ne pourra le faire taire, le plus grand des guerriers jamais connu sur Terre. Il ne souffrira pas, il n’aura jamais peur…

… mais pour l’instant il pleure, pourquoi ? Il ne sait pas.

Léon est en colère car il attend sa mère; Léon est sans repères, il a perdu son père. Ils ne reviendront pas et il ne comprend pas. Dans ses cris, sa fureur et ses mauvaises façons se tapit à tâton toujours la même question. La réponse est en lui et il ne la voit pas. Un petit qui se voit grand ou un grand qui s’oublit petit, quel que soit son présent Léon reste un enfant. C’est un petit garçon qui doit apprendre à faire avec les vraies raisons de l’insatisfaction. Car avant d’être le roi, avant de devenir père il doit apprendre à vivre une terrible leçon, avec ou sans sa mère, avec ou sans son père, Grandir est une Loi qui vaut même pour un Lion.

 (à lire… « Sushi le Poisson Rouge », Contes pour l’Enfant Intérieur)

Comment écouter son Enfant Intérieur ? Chapitre III.

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au Carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’enfant Intérieur, Chap III.

Écouter son enfant intérieur, c’est forcément aussi, dans un premier temps, écouter toutes ses souffrances, ses difficultés, sa solitude, sa tristesse, sa honte, sa culpabilité, sa colère, sa haine (etc.) avant de pouvoir retrouver sa joie de vivre, sa créativité et son amour. En situation de crise ou de mise à nu de nos blessures intimes, l’on peut ressentir très vivement ces émotions sans pouvoir identifier leur origine, en les attribuant du coup soit à la malveillance de quelqu’un d’extérieur comme l’autre membre du couple, ou en battant en retraite devant l’apparente irrationalité du moment. Surtout lorsque l’on perçoit que notre réaction émotionnelle est disproportionnée par rapport à l’événement réel qui est censé l’avoir déclenché, ou pire si l’on ne perçoit aucun déclencheur d’un soudain accès émotionnel qui nous envahit sans crier gare et qui revient régulièrement frapper à la porte….

Quelle que soit la configuration, il s’agit souvent de votre enfant intérieur qui se manifeste pour être entendu par vous et non par l’autre. Votre enfant ne souffre pas de ce que l’autre ne l’écoute pas ou ne lui prête pas attention, il souffre de ce que vous ne lui prêtez pas attention, que vous faites même comme s’il n’existait pas ou que vous essayez de vous débarrasser de lui dans les bras d’un autre qui ne sait absolument pas non plus quoi en faire. Forcément l’autre en question est souvent lui même en difficultés avec les souffrances de son propre enfant intérieur. Alors imaginez le quiproquo et le brouhaha de discommunication quand les deux membres d’un même couple sont préoccupés en même temps à se refiler leur bébé intérieur.

Tant que vous ne comprenez pas à qui vous avez affaire à l’intérieur, vous subissez la situation, si vous accepter d’entamer le dialogue avec cette part de vous-même, alors commence la prise de responsabilité des émotions les plus difficiles de votre enfant intérieur. Et c’est la violence même de certaines de ces émotions qui explique pourquoi, inconsciemment, il peut être si difficile d’entamer ce dialogue.

Il est donc rare de pouvoir d’emblée dire « je t’aime » à cet enfant, de le prendre dans ses bras ou de lui donner une quelconque marque d’affection. Cela viendra plus tard, mais les premiers contacts sont quelquefois plus brutaux que cela. Ainsi par exemple, je me souviens d’un monsieur habitué à ne compter que sur lui-même dans sa vie, je lui demande d’imaginer une scène où le petit enfant qu’il a été pleure devant son jouet cassé et de voir ce qu’il aurait envie de faire ou de lui dire, le contact est immédiat, aussi violent que sincère, « DÉMERDE-TOI ! »

Ce genre de contact a pour mérite de rendre immédiatement conscient l’état réel de la communication de soi avec soi-même. Le monsieur en question était sidéré de sa propre réponse, mais cela a eu pour mérite de mettre honnêtement les choses à plat et de savoir à partir de quelle base réelle il partait dans sa relation avec son enfant intérieur. Il aurait été illusoire de plaquer une autre réponse comme celle que l’on aimerait donner (je t’aime, je vais t’aider…), ou celle que l’on imagine que l’on devrait donner.

Apprivoiser son enfant intérieur et les émotions refoulées qu’il manifeste pour nous nécessite d’être sincère quelles que soient la difficulté ou la violence de ce qu’il y a dans cette relation. Vous ne lui ferrez pas plus mal en conscientisant les choses à voix haute, qu’en continuant à les lui dire (c’est-à-dire vous les dire à vous-même…) de toute façon silencieusement et inconsciemment.

Pour entamer ce dialogue dont je vous parle, prendre conscience de sa connexion avec son enfant intérieur est la seule chose qui compte vraiment. La connexion est toujours là, en permanence, de manière invisible jusqu’à ce que cette prise de conscience la rende visible, même pour un cours moment. Une fois qu’elle a eu lieu une première fois, c’est une expérience qui peut se répéter et permettre à chaque fois d’approfondir le lien. Les symptômes qui découlent de la négation de ce lien s’améliorent automatiquement au fur et à mesure que la conscience du lien se construit et s’étoffe.

 (à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre IV)

Comment faire avec son Enfant Intérieur ? Chapitre II.

Cabinet de Psychothérapie, 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
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L’Enfant Intérieur, Chap II.

Beaucoup de personnes pensent que ce contact avec l’enfant intérieur implique d’emblée de pouvoir lui témoigner de l’affection et de l’amour. Quand ils essayent, soit ils plaquent des réponses aimantes qui sonnent alors creux, soit ils perçoivent clairement qu’ils n’y arrivent pas. Ils en déduisent que le processus est un échec et restent avec ce sentiment d’impasse et d’impossibilité de connecter avec eux-mêmes. Et même s’ils ressentent bien l’existence de cet enfant intérieur, ils restent bloqué(e)s avec cette idée qu’il ne savent pas quoi en faire.

Alors qu’en fait, « savoir quoi faire » avec son enfant intérieur n’est pas primordial dans un premier temps. La plupart du temps, si nous ne sommes pas à l’écoute initialement, c’est justement parce que nous ne savons pas quoi en faire. Il est donc tout à fait normal de commencer par ce sentiment lorsque l’on reprend le contact. C’est donc souvent la première chose avec laquelle il faut entrer en connexion et l’accepter en explorant plus avant ce que cela nous fait, d’être ainsi impuissant et peut-être vulnérable.

Comme cet enfant est aussi nous-même on peut alors tenter de percevoir ce que cela lui fait à lui, de nous voir ainsi impuissant. En fait c’est un sentiment que l’enfant connaît bien puisqu’il l’a souvent exploré avec les adultes, comme avec ses parents par exemple. Dans la plupart des cas, même avec des parents aimants qui ont fait du mieux qu’ils pouvaient, s’il y a symptôme, c’est que quelque chose a manqué dans l’écoute et l’accompagnement de certains besoins émotionnels et existentiels profonds de l’enfant. Donc, en résumé, nous ne savons pas « quoi en faire » car nous n’avons pas eu l’accompagnement nécessaire pour nous apprendre.

Souvent l’on comprend que l’on a manqué de quelque chose et l’on reste bloqué à cette étape, dans le reproche et la déception : « Je n’ai pas eu ceci ou cela, on ne m’a pas donné, compris, accompagné etc. », ou face à notre compagnon avec lequel se rejouent tout ces vieux scénarios : « Tu ne me comprends pas, tu ne me donnes pas ce dont j’ai besoin, tu ne m’aimes pas, etc. ». Connecter avec son enfant intérieur c’est alors aussi, une manière de sortir de ces reproches qui nous enferment, de cette attente sans cesse déçue car tournée vers l’extérieur qui nous place dans une boucle sans fin, et sortir alors de la victimisation qui en résulte.

Car tenter le lien avec son enfant intérieur, c’est alors reprendre la responsabilité de cet accompagnement qui nous a fait défaut. Et comme l’on ne peut pas savoir ce que l’on n’a pas appris il va falloir partir de là et commencer à innover, inventer, même si cela veut dire assumer d’abord un moment d’inertie et de tétanisation. Nous devenons alors exactement à ce moment là l’adulte qui peut écouter et ressentir pleinement le besoin de cet enfant que nous avons été, et qui a attendu tout ce temps pour nous rencontrer. Non pas forcément avec la solution clé en main, mais avec la capacité de reconnaître son impuissance, tout en montrant sa volonté d’essayer, de chercher et potentiellement capable d’inventer une solution unique et sur mesure. Car pouvoir faire face à cet enfant que nous avons été et lui dire  » je suis tétanisé, j’ai peur, je ne sais pas comment faire, j’aimerais essayer et peut-être trouver petit à petit comment faire… » CELA CHANGE TOUT !

En effet, la plupart du temps, face à cette impuissance non dite, non assumée chez l’adulte, nous avons intégré, plus ou moins inconsciemment quand nous étions enfant l’idée d’un rejet et d’une dévalorisation de tout ou d’une partie de nous-même. Car nous ne pouvions pas, à l’époque, l’interpréter plus simplement comme une incapacité de notre environnement à accompagner nos besoins spécifiques. Cela est devenu dans le langage inconscient de l’enfant : « Mon émotion, ce que je pense, ma question, mon intérêt, mon besoin, ce que je suis ou une partie de ce que je suis, ne mérite pas de réponse, de reconnaissance ou d’accompagnement, cela n’a donc probablement pas de valeur et n’est pas aimable, voir franchement détestable, nul et non avenu… »

Alors imaginez l’effet pour un enfant si au lieu de se retrouver face au silence, à l’absence, au tabou, au reproche ou à l’interdit de l’adulte, il trouvait face à lui quelqu’un qui lui dise : « Je ne sais pas comment faire mais je vais essayer et ensemble peut-être allons-nous trouver une solution… ». VOUS POUVEZ ÊTRE CET ADULTE ! L’enfant par cette seule réponse (il faut qu’elle soit faite dans la sincérité du coeur…) comprend en même temps qu’il n’est pas seul face à l’émotion, la question ou la situation qu’il vit, et surtout que si on ne lui répondait pas ou mal, ce n’est pas parce que son émotion, sa question ou son vécu ne sont pas aimables, mais parce que l’adulte en face ne sait pas « quoi en faire » et que cela le met dans une situation d’impuissance qu’il a du mal à gérer. Communément, un adulte mis dans cette situation à tendance à fuir, éluder, ou attaquer par le reproche et la culpabilisation voire pire selon la répétition éventuelle de sa propre enfance mal digérée…

Au moment même ou vous faites face honnêtement à cette impuissance en vous adressant consciemment à votre enfant intérieur et en acceptant qu’il va peut-être falloir du temps, vous faites cesser tout cela et vous ouvrez la porte à l’écriture et à l’invention d’une histoire toute nouvelle pour cet enfant et donc pour vous-même.

La suite, sur cette nouvelle base, est affaire de temps et d’écoute progressive…

(à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre III)

Qu’est ce que l’Enfant Intérieur ? Chapitre I.

Pascal Acklin Mehri Psychologue Paris, Enfant Intérieur et Psychothérapie.
Cabinet de Psychothérapie. Au Carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’Enfant Intérieur, Chap I.

Chez l’être humain le processus de formation de l’ensemble corps/psyché est baigné d’une imprégnation informationnelle continue. Quelle que soit la forme de l’information on savait déjà depuis Einstein que matière et énergie étaient indissociables. La biologie nous parle du rôle capital des gènes et de l’ADN (donc des phénomènes macromoléculaires..), et la psychologie moderne rajoute à cette équation les émotions et les informations sensorielles (dont le langage…) qui baigne la formation de l’individu, depuis l’embryogenèse jusqu’au moment où vous êtes en train de vous poser la question.

L’idée de l’Enfant Intérieur résume que toutes les étapes du développement psychique d’un individu sont comprises dans ce qu’est l’individu au moment présent et imprégnées dans son corps. Ainsi, si vous avez 40 ans aujourd’hui, vous avez aussi accès en vous à celui que vous étiez il y a cinq minutes, à la personne de trente ans, à l’adolescent de seize ans ou encore à l’enfant de six ans…

On peut en faire facilement l’expérience lorsque l’on se remémore un souvenir fort et que l’émotion liée semble être aussi puissante et présente qu’au moment du souvenir, comme si l’on se retrouvait au moment même où le souvenir a eu lieu.

Quand un événement a été trop fort en rapport avec la maturité du corps et de la psyché de l’individu, c’est ce qui arrive le plus souvent dans l’enfance, la trace de l’information n’est plus harmonieuse et est mal intégrée, ce qui entraîne potentiellement à court ou long terme toute sorte de symptômes possibles, y compris bien sûr des blocages corporels. C’est ce qu’on appelle un « trauma ». C’est aussi pourquoi on se focalise le plus souvent en psychothérapie sur la reconnexion avec cette Enfant Intérieur, car c’est souvent cet enfant qui a besoin d’être accompagné de nouveau pour mieux intégrer l’expérience mal vécue.

Communiquer, et être en bon terme avec son enfant intérieur n’est donc pas une simple vue de l’esprit, cela revient à essayer de faire la paix avec son histoire et certains morceaux qui nous sont restés en travers de la gorge à une époque où nous n’étions pas en mesure d’en digérer plus. L’adulte que vous êtes aujourd’hui est à la fois la personne la plus indiquée et la plus maladroite pour prendre cet enfant par la main. Le psychothérapeute est celui qui peut vous aider et vous guider pour être un adulte plus mature pour cet Enfant, votre Vous du passé toujours présent.

Cet enfant et la manière dont il a vécu les événements traumatisants, a participé à construire l’être que vous êtes aujourd’hui ; l’aider à mieux vivre son/votre histoire peut avoir un effet saisissant sur l’avenir de celui que vous pouvez tous les deux devenir.

 (à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur » Chapitre II)